Le manoir des Commandeurs, commune de Breuilaufa

Le manoir de Breuillaufa. Photo MNA

Le manoir de Breuillaufa. Photo MNA

Le village de Breuilaufa doit son existence à l’installation d’une commanderie des Hospitaliers qui construisirent, probablement à la fin du XIIème ou au XIIIème siècle, une église et une demeure pour le commandeur, dont le manoir de la fin du Moyen Age, et existant encore à côté de l’église, est l’évolution. Dans le courant du XIIIème siècle, l’église fut décorée d’un ensemble d’objets en orfèvrerie de cuivre, émaillé ou non, fabriqués à Limoges. Beaucoup étaient encore conservés au XVIIème siècle (pyxide, reliquaires, croix, chandeliers…). Il ne reste aujourd’hui que l’extraordinaire Vierge à L’Enfant en bois recouvert de cuivre doré, classée aux Monuments historiques, et qui a depuis peu été réinstallée dans sa demeure. Elle est peut-être à l’origine une vierge eucharistique, qui fut longtemps conservée en tant que statue de dévotion.

Breuilaufa est une paroisse de création militaire. En effet, l’arrivée des ordres guerriers a modifié légèrement, au cours des XIIème-XIIIème siècles, le réseau paroissial. C’est pour cela que les paroisses nouvellement créées sont petites et fortement découpées.

Le manoir des commandeurs daterait du XVème siècle. C’est une construction rectangulaire, flanquée d’une tour ronde contenant un escalier à vis en chêne.

En septembre 1587, il fut attaqué par une vingtaine de réformés (ou prétendus tels) qui le pillèrent après avoir tué le fermier de la commanderie. Par la suite, les mâchicoulis furent démantelés, ainsi que la tour, qui fut ramenée au niveau de la toiture. Les hautes cheminées des salles furent également démolies.

En 1600, le commandeur de Breuilaufa était noble frère Pierre-Louis Chantelot de La Chieze, chevalier de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.

L’étang de Conore (Peyrilhac), les bois de La Varogne (Berneuil) appartenaient à cette commanderie.

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Sources :

Nantiat et ses environs, par l’Abbé Lecler, Res Universis, in Monographie du canton de Nantiat, pages 8 à 10.
La Vierge de Breuilaufa, Bulletin de la Société Archéologique du Limousin, tome 120, 2002, p. 55-90 par Jean-François Boyer et Véronique Notin.
Le pays de Nantiat, des Monts de Blond aux Monts d’Ambazac, collectif, collège Maryse Bastié,Nantiat, 1992, page 24.