Les débuts de l’école stagiaire des maîtres de la Haute-Vienne à Chaptelat

En 1850, se produit un événement qui va changer le cours paisible de cette modeste école. En effet, le 15 mars 1850 est promulguée la loi Falloux qui réorganise l’instruction publique en favorisant l’enseignement congréganiste.

Précipitant la fin du règne de Louis Philippe, la révolution avait éclaté en février 1848. Elle était due au refus des réformes sociales et électorales, à la disette qui avait sévi pendant les années 1846-1847, aux scandales gouvernementaux et mondains qui avaient dressé le pays contre le régime et à l’inconscience des dirigeants politiques. Les victimes de cette révolution se comptent par milliers.

Après la proclamation de la IIème République, le 26 février 1848 et l’élection de Louis Napoléon Bonaparte à la Présidence, le gouvernement reprend les choses en main et en particulier l’Instruction Publique.

Persuadé que les fomentateurs de la révolution se trouvaient en partie parmi les élèves-maîtres des Ecoles Normales, M. Thiers se montre féroce envers les instituteurs. « Je demande formellement autre chose que ces détestables petits instituteurs laïques », déclare-t-il. Et encore « je soutiens que l’enseignement primaire ne doit pas être forcément à la portée de tous ; j’irai même jusqu’à dire que l’instruction est, suivant moi, un commencement d’aisance et que l’aisance n’est pas réservée à tous ». Il prône la suppression des Ecoles Normales et l’anéantissement de l’enseignement laïque.

L’application de la Loi Falloux, largement inspirée par M. Thiers, laisse aux Conseils Généraux le choix suivant : supprimer les Ecoles Normales, ou les laisser ouvertes mais en les surveillant de très près. A Limoges, l’Ecole Normale de garçons établie en 1832 à l’emplacement de la caserne de la Visitation, puis dans l’ancienne manufacture Laforet (à la place de l’ancien cinéma appelé le Colisée) est fermée le 26 août 1850 par le Conseil Général de la Haute-Vienne de tendance cléricale.

La formation des maîtres est alors confiée à l’abbé Rousseau et son « Ecole de Chaptelat » sera la principale du département où les élèves-instituteurs seront instruits. cette « Ecole de Chaptelat » remplace donc l’Ecole Normale de garçons de Limoges.