Limite des communes

Nous avons donné pour la représentation de nos anciennes paroisses, celle de nos communes actuelles, en l’absence de précisions suffisantes pour restituer pleinement la réalité de 1789.
C’est un décret impérial du 11 prairial An XII qui va fixer quasi définitivement leur étendue.
Cependant quelques mois après la création des municipalités et des départements, il apparaît au travers de certains extraits de registres communaux que les velléités de regroupement de paroisses avaient été envisagées.

Nos communes

 

C’est ainsi qu’en avril 1790 le registre des délibérations du Buis indique :
« Coppie de l’adresse en supplique de la commune du Buis à Messieurs les commissaires du Roy en date du 22 avril 1790 ».
En voici un extrait :
Notre surprise a été sans égale d’apprendre que vous avez fait l’envoy de vos ordres aux municipalités nos voisines sans que l’adresse à nous nous soit parvenue, nous demeurons pour avertis que vous en avez fait l’envoy à la municipalité de Roussat.
Nous pensons bien que vous avez ignoré qu’il y eut une municipalité de formée dans la présente paroisse, nous allons donc prendre la liberté de vous prévenir.
Quant au spirituel nous n’avons rien de commun avec M. le Curé de Roussat dans tous ces temps les fonctions cruciales se sont faites dans notre église par nos desservants qui y ont toujours habité.
Que la présente paroisse se trouve éloignée de celle de Roussat de plus d’une grande lieu.
Pour ce qui est du temporel elle n’a non plus Rien de commun avec la paroisse de Roussat, nos impositions ayant de tout temps été séparées et (réparties ?) par un Rôle à part.
Et une infinité d’autres raisons qu’il serait superflu de vous observer nous ont nécessité de former notre municipalité séparée et qui est composée de trois cent douze ames de quarante cinq (électeurs) et de quarante deux (éligibles).
Qui a été établie avant celle de Roussat. Nous doutons même qu’il y en ait eu une qui soit plus jalouse d’observer, de respecter et de mettre à exécution les décrets de l’assemblée nationale et qui se soit mieux comportée tant pour la garde nationale que nous avons formée que pour les réparations des chemins que nous avons commencé de réparer entre autre l’abominable chemin de Gourgeau de loup que vous connaissez,

« Cérémonie du onze avril 1790.
Bénédiction du drapeau de la Garde Nationale. »

« … aussitôt M Courdeaux fils, commandant de la ditte garde nationale, volontaire, a dit avec effusion de Coeur qui répondait dignement à ses sentiments et à son patriotisme : Citoyens, la faveur distinguée dont vous m’avez honoré en me donnant le commandement de votre garde nationale imprime dans mon coeur un sentiment que Rien désormais ne saurait affaiblir. »

Messieurs »

« Notre surprise n’a pas été moins grande d’apprendre aussi que vous nous avez destiné pour être du canton de Rancon et non de celui de Compreignac, nous vous prions Messieurs de faire attention que nous ne… de beaucoup puisque nous ne sommes qu’à une lieue de Compreignac et que le présent bourg est à deux grandes lieues de Rancon et à trois de quelques villages de cette paroisse vous voyez qu’il est bien plus dispendieux pour nous d’aller à Rancon au lieu de Compreignac. Nous vous supplions donc Messieurs d’avoir pour agréable de nous renvoyer au canton de Compreignac comme étant le plus à notre portée. D’ailleurs nous ne vous dissimulons que nous ne serions pas bien aises de nous trouver du même canton que Roussat, crainte des disputes et contestations parce que ces deux paroisses sont contrepointées l’une contre l’autre elles n’ont jamais pu compatiser ensemble. Vous savez qu’il faut éviter les disputes autant que l’on peut.
Nous espérons de vos bontés que vous ferez droit à nos justes demandes, d’ailleurs la chose doit vous être indifférente que nous soyons de Compreignac ou de Rancon puisque nous devons toujours être du district de Bellac. »

Nous avons également pu relever dans le registre de Breuilaufa les lignes suivantes :
Aujourd’hui sixième de mars mil sept cent quatre vingt onze en l’Assemblée générale de la paroisse de Bréliauffat convoquée à la manière ordinaire par monsieur le maire, officiers municipaux et procureur de la commune au lieu ou elle a coutume de tenir ses séances, le procureur de la commune a dit qu’il se répandait un bruit qui tendait à réunir les paroisses de Chamboret de Vaulry et de Bréliaufat pour n’en composer désormais qu’une seule dont église paroissiale et maison la maison presbitérale serait placées dans le bourg de Chamboret suivant le projet qu’on a dit exister, que le Bruit de cette nouvelle doit exciter la Surveillance et engager la paroisse entière à prendre ses précautions en faisant l’exposé de ces titres et prétentions et subsidiairement l’énoncé de ses voeux au cas où cette réunion doive avoir lieu et de présenter ses moyens et ses voeux ultérieurs à l’administration et Directeur de la ville de Bellac dont relève cette paroisse.
1 le bourg de Brelieufat est plus considérable
son église et sa maison presbitérale ne sont que reconstruites que depuis environ 15 ans
que la situation du dit bourg est plus belle
qu’elle est plus salubre et plus saine
quelle joint les routes deLimoges et les chemins de Blond, de Saint Junien et de Berneuil.

(si une réunion doit être faite) préférerait d’être réunie à celle de Berneuil
celle de Chamboret est distante d’une grosse lieue dont les chemins sont presque impraticables et les Eaux la plus grande partie de l’année forment un obstacle au passage des voyageurs, pour les transports des morts pour l’inhumation dans le cimetière de la paroisse, pour l’envoi des enfants aux instructions et catéchisme…Chamboret et Vaulry sont environnés de marécages.

À la suite de ces lectures, il semble bien qu’une volonté de regrouper les communes les plus petites avec celles qui se trouvaient les plus proches ait existé lors de la modification des structures administratives.

Breuilaufa et le Buis se sont rebellées et sont restées indépendantes. Pour la troisième petite commune de notre territoire : Conore, nous n’avons pas trouvé de documents prouvant une opposition immédiate au rattachement provisoire à la paroisse-commune de Peyrilhac. Puis son église a été vendue comme bien national et détruite.

L’on arrive au Concordat.
Le décret demande qu’une étude soit réalisée avec les curés, maires et conseillers municipaux. L’église était considérée comme le centre d’une circonférence, à l’intérieur de laquelle devrait se trouver l’ensemble des villages appartenant à une même paroisse, ceux qui se trouveraient à l’extérieur pourraient être rattachés à la paroisse voisine. Les modifications n’intervenaient qu’après accord entre les différentes parties.

La commune de Saint-Jouvent estime quant à elle que ses proportions sont parfaites.
Le conseil en persistant dans son avis demande que la circonscription de la commune reste dans toute son intégrité la même qu’elle est aujourd’hui, ses bornes sont les mêmes pour le spirituel que pour le civil… ses habitants s’opposent à ce qu’elle soit agrandie et (en raison de) la difficulté, l’éloignement et les dangers des communications à ce qu’elle soit réunie à aucune des communes qui l’environnent.

En ce qui concerne Saint-Gence, la paroisse
« Qui renferme 804 habitants… n’est plus susceptible d’être divisée ou réunie à celles qui l’avoisinent.
On ne saurait changer la ligne de démarcation entre Saint-Gence et Peyrilhac, sans augmenter considérablement…
Le village de Senon quoique sur la rive droite de la Glane doit continuer à faire partie de Saint-Gence à cause de sa proximité de l’église et des communications qui sont multipliées au moyen de 3 ponts dont 2 pour les voitures et un pour les chevaux.
Enfin le hameau du Puy Dieu et celui du Chatenet sont incomparablement plus éloignés le premier de la ville de Limoges, le deuxième du Bourg de Nieul que de celui de Saint-Gence. Est d’avis de conserver intégralement la succursale de Saint-Gence (paroisse) et d’y réunir le hameau du Puy Dieu et celui du Chatenet. »

Le Puy Dieu (près de Saint-Martin) appartenait avant la Révolution à la paroisse de Saint-Gérald de Limoges (depuis le XIIème siècle). Ce village est donc détaché de Limoges à la Révolution. Il semble bien si l’on tient compte des normes admises : – distance de l’église de Saint-Gence au Puy Dieu – que c’est à juste titre que la demande de Saint-Gence soit faite. Nieul le réclame également ainsi que Couzeix. C’est finalement Couzeix qui sort vainqueur des discussions et accords entre les curés et les municipalités de ces trois communes.

Chaptelat…
« Il nous semble que les limites de la commune de Chaptelat sont si naturellement placées qu’elles ne peuvent souffrir d’aucune démarcation… »
Il n’en est pas ainsi de deux villages de la commune de Beaune ; le mas Labbé et Goupillou… (ils en sont du reste coupés) par le débordement d’un ruisseau sans pont. »

Quelques échanges sont également signalés dans les registres pour Veyrac, Saint-Gence.
C’est à la même époque que vont intervenir des changements en ce qui concerne les paroisses. Celles d’avant la Révolution ne vont pas toutes garder ce titre. Certaines seront dites annexes. C’est ainsi que Nieul sera toujours paroisse, mais Peyrilhac, Saint-Gence et Saint-Jouvent en seront les annexes tout en conservant les curés.
Quant aux paroisses actuelles, leurs territoires n’ont plus rien à voir avec ceux de leurs ancêtres.

C’est au cours de la première décade de l’Empire que Napoléon fait procéder à l’élaboration du cadastre.
Un certain nombre d’entre eux, en couleur peuvent être aisément consultés.
À l’occasion de cette étude, le maire de Peyrilhac, Bruchard fait connaître les réserves émises par son conseil au sujet de la notation sur la qualités des terres. Satisfaction lui sera donnée.

Photographies de nos mairies actuelles