Les prisonniers allemands au Mas Eloi (Cne de Chaptelat)

En 1847, une colonie agricole est créée au Mas Eloi (commune de Chaptelat) afin que des orphelins et enfants abandonnés, puissent, par la suite, être de bons cultivateurs ; elle devient à la fin du XIXème, maison de redressement.

Au cours de la guerre de 14-18, le Mas Eloi change de destination. Il est appelé « hôpital complémentaire’’,’’ hôpital dépôt’’, ou, ‘’hôpital militaire de prisonniers allemands’’.

Mas Eloi, hôpital militaire pour prisonniers allemands, collection privée

Mas Eloi, hôpital militaire pour prisonniers allemands, collection privée

 

 

 

 

Un registre des décès y était tenu et un bulletin des services de santé délivré à la Mairie de Chaptelat.

 Certains de ces bulletins portent la mention « prisonnier de guerre allemand’’, d’autres non. Aussi peut-on se poser la question : tous les hospitalisés étaient-ils prisonniers ?

Pour la plupart encore, la cause du décès n’est pas mentionnée.

Cependant nous savons qu’un nombre important de ces décès est dû à l’épidémie de grippe espagnole, et que les morts se succèdent si vite, que les corps sont simplement déposés sur la pierre des morts, devant l’église, pour y être bénis, avant d’être conduits au cimetière. Et le Conseil Municipal se montre préoccupé par l’affluence au cimetière :

« Séance du 11 août 1918. Le Conseil considérant que par suite de l’établissement du Mas Eloi un Hôpital de blessés allemands et des nombreux décès qui s’y sont produits, le cimetière va se trouver bientôt trop petit et que la commune devra procéder à son agrandissement, que les frais qui en résulteront proviennent du fait de la guerre et qu’en droit la commune ne doit pas les supporter, demande à l’administration préfectorale d’insister auprès de l’administration de la guerre pour que le terrain occupé par les soldats allemands soit payé au prix du tarif communal soit jusqu’à ce jour 880 francs. Il demande en outre à l’administration s’il ne serait pas possible de créer un cimetière près du Mas Eloi où seraient inhumés les soldats allemands. »

Un mois plus tard, un riverain du cimetière cède une surface de 1200 m² .

Photo de certaines tombes allemandes. Collection privée

Photo de certaines tombes allemandes. Collection privée

Elle montre la qualité de l’entretien par la commune de Chaptelat. Au cours des années, la participation financière de l’Allemagne a pratiquement disparu.

Parmi les tombes allemandes on remarque celle de Paul Dumont. Malgré son patronyme à consonance française et même limousine, Paul Dumont était brandebourgeois fils de Herman Dumont et Louise Golkze. Sans doute avait-il des ancêtres français, peut être l’un de ces nombreux protestants ayant quitté le royaume.

2 cartes postales venant d’Allemagne et destinées aux prisonniers, dont l’une au moins croyait fermement à la victoire (archives privées).

Sources :

Archives privées.