La famille de Nieul

La première mention d’Aymeric de Nieul figure dans un acte de 1027 du cartulaire de Saint-Etienne. Sa signature se trouve auprès de celle de Aymeric Ier de Rochechouart. Ce cadet de la famille des vicomtes de Limoges a épousé la fille de Guillaume Ier, comte d’Angoulême. Par ce mariage, il devient propriétaire de la terre de Rochechouart dont il prend le nom. Par ses autres possessions, il est propriétaire de l’église de Nieul en Angoumois (Charente). En 1018, il donne cette église à l’abbaye d’Uzerche. Cette similitude de prénoms et de noms va entraîner des « confusions fâcheuses » entre les deux Aymeric. C’est ainsi que tout récemment encore certains écrits voyaient en Aymeric de Nieul un descendant des vicomtes de Limoges et la donation de notre église de Nieul à l’abbaye d’Uzerche.

Aymeric de Nieul et son lignage sont considérés, selon DomBecquet, comme châtelain épiscopal de Nieul aux côtés du châtelain épiscopal de Noblat.
Ce sont les hommes forts de l’église cathédrale de Limoges.

En effet, entre 1045 et 1051 :
Mention est faite dans le cartulaire de Saint-Étienne de La tour de Nieul et de son possesseur  : Aymeric de Nieul. Le texte en question concerne la nomination des futurs évêques de Limoges et fait apparaître aux côtés des chanoines de la cathédrale qui doivent donner au duc d’Aquitaine leurs « choix et avis », deux seigneurs : Aymerici de Niolo et Alduini deNobiliaco, possesseurs de la tour de Nieul et celle de Noblat dont l’« avis » doit être pris en compte. Il est à noter que c’est en tant que possesseurs de ces deux tours qu’ils peuvent intervenir dans la nomination.
« [Il joue] dans d’autres circonstances où l’évêque se trouve impliqué, le rôle de garant de règlement judiciaire ».
« Demi-fonctionnaire chargé de garder le « castrum » de l’évêque, de faire exécuter ses ordres, et aussi de conduire ses troupes… [le châtelain de la tour de Nieul… est le gardien né] du siège épiscopal » (Louis Timbal).
Certains actes de l’évêque de Limoges ne peuvent être mis en application qu’avec la signature d’Aymeric de Nieul.

Le diocèse de Limoges est alors l’un des plus vastes de France. L’évêque est un grand propriétaire et ses terres étant dispersées, il a donc besoin d’hommes de confiance à sa disposition.

Illustration extraite du manuscrit d’escrime de Fillipo Vadi (1482-1487).

Vers 1060, un accord est passé entre l’évêque de Limoges et Aymeric de Rochechouart : « en cas de contestation par la suite, il y aura duel judiciaire au bâton entre les champions des deux parties, soit dans la cité de Limoges, soit dans le bourg adjacent, soit au château de Nieul », au choix de l’évêque (Bull de la soc. arch. et Hist. du Lim., tome 116, p 70).

Vers 1123, l’abbé du chapitre du DoratRamnulphe de Nieul fonde l’abbaye de Boeuil sur des terres de famille. Il se rend célèbre par la suite pour avoir voulu évincer à son profit l’évêque légitime de Limoges lors du « schisme d’Anaclet ». En 1135, Ramnulphe de Nieul, décédé à la suite d’une chute de cheval, est enterré dans l’enceinte du monastère.