Le Général de Division Martial Bardet de Maison Rouge

 

Serment de l’armée fait à l’Empereur après la distribution des aigles, 5 décembre 1804. Jacques-Louis David. (source : Wikipédia) Notre Général, encore colonel à l’époque, était présent pour représenter le 27ème R. I.

Martial Bardet, fils de Jean Bardet et Marie-Gabrielle Coustin, est né le 22 mai 1764 à Peyrilhac. Sa famille est propriétaire de Maison-Rouge (Peyrilhac) depuis le XVIème siècle. Au XVIIIème siècle, ils ajouteront le nom de leur terre à leur patronyme, pour se distinguer de certains de leurs parents.

A dix-sept ans, en 1781, le jeune Martial s’engage dans le régiment de Médoc.

Notre engagé sera nommé caporal le 21 septembre 1786.

Martial Bardet fait partie des volontaires qui s’engagent en septembre 1791 au premier bataillon. Il est alors nommé capitaine de la 3ème compagnie.

Voici le résumé rapide des activités militaires de notre officier.

1792 – 1793

Armées des Ardennes et du Nord. 

Capitaine de la 3ème Compagnie du 1er bataillon de la Haute-Vienne le 3 octobre 1791.

Fin 1793, 1794, 1795, 1796, 1797,

IIème, IIIème, IVème, Vème, VIème années républicaines

Armée de Sambre et Meuse qui deviendra Armée du Rhin. 

Chef de bataillon : le 21 novembre 1793 (1er Frimaire An II de la République).

En 1795, le 1er bataillon après amalgame devient 174ème demi-brigade, puis la 49ème en février 1796.

Le 1er de la Haute-Vienne se trouve à la prise de Mons, à la reprise de Landecries (juin – juillet 1794).

Parmi ses actions d’éclat, l’état des services de Martial Bardet donne les indications suivantes à la date du 18 septembre 1795, dans la région du Liège :

Le deuxième jour complémentaire An III, près du village de Sprimont, étant chef de bataillon, il décida par son exemple et son courage celui qu’il commanda à passer la Roër à gué et à gravir la montagne qui se trouvait de l’autre côté de l’eau, malgré le feu et les efforts de l’ennemi qui fut forcé à la retraite en nous laissant beaucoup de prisonniers.

Le 2 octobre suivant il renouvela son exploit à la bataille d’Aldenhosen gagnée par Jourdan.

En 1796, la route du Rhin est ouverte ; le Rhin est traversé, Francfort pris.

Pourtant, l’ennemi, supérieur en nombre, va repousser Jourdan et ses troupes de l’autre côté du Rhin. Bardet se voit alors chargé de repousser les autrichiens qui coupent la retraite de Bernadotte et ses troupes.

(…) il fut chargé d’arrêter les ennemis et s’en acquitta avec son intrépidité ordinaire ; les charges réitérées qu’il exécuta à la tête des grenadiers furent couronnées d’un si heureux succès qu’il donna le temps à la division de faire le mouvement et se retira sans se laisser entamer. 

La retraite continue et tout le territoire conquis va être perdu.

Le 18 avril 1797 victoire de Neuwied à laquelle participe la 49ème.

Armistice de Léoben.

Gouverneur de Coblentz : début 1797.

1799, 1800, 1801 : VIIème, VIIIème, IXème années républicaines.

Armée Gallo batave.

De retour de la 49ème, Bardet est envoyé dans la république batave.

Chef de brigade le 10 septembre 1799.

Le 27 août 1799, une armée anglo-russe débarque au Helder. La bataille de Bergen a eu lieu en septembre.

Voici ce que l’on doit à Martial Bardet :

 Le 3ème jour complémentaire An VII, étant alors chef de brigade, il reçut l’ordre de s’opposer, avec deux bataillons de la 1ère brigade, aux progrès de la colonne russe qui allait déboucher ( ?…) le village de Berghem (en nord d’Hollande), il charge à la tête de ses troupes, avec une telle impétuosité qu’il renversa l’ennemi et le mit en déroute : 7 pièces de canon, 6 drapeaux, la colonne entière prisonnière de guerre ainsi que le général Hermann et son état major, furent le fruit de ses sages décisions.

1803, 1804, début 1805 : XIIème année républicaine et la suite.

Armée des Côtes de l’océan. 

La 49ème, qui a subi de trop lourdes pertes, est dissoute.

Les soldats et Bardet vont au 27ème de ligne.

Colonel, le 5 octobre 1803 (12 Vendémiaire An XII).

Chevalier de la Légion d’honneur le 11 décembre 1803.

Officier de la légion d’honneur le 14 juin 1804.

Entre temps, l’Empire est proclamé (mai 1804).

Les troupes sont regroupées sur les côtes, face à l’Angleterre.

Pendant cette période d’attente, Ney organise une enquête visant à améliorer l’habillement du soldat.

Le colonel Bardet propose : le pantalon et la demi-guêtre, sous le rapport de l’économie et de la commodité du soldat… une genouillère… l’habit veste à 3 pouces de terre quand l’homme est à genoux, boutonné sur le devant, la capote légère… 

Le 2 décembre 1804 a lieu le sacre de Napoléon.

A cette date, sur les drapeaux des bataillons, les emblèmes impériaux remplacent ceux de la République.

C’est le 5 décembre qu’a lieu la distribution solennelle des premiers aigles, ainsi appelés de l’aigle de bronze doré qui remplaçait le traditionnel fer de lance.

La cérémonie se déroule au champs de mars. Le colonel Bardet est là pour le drapeau du 27ème et, lorsque l’Empereur eut prononcé… la formule du serment, il répondit au nom du Régiment en élevant ses aigles : Nous le jurons !

Fin 1805, 1806, 1807

Grande armée.

Il est nommé :

Commandant de la Légion d’honneur le 25 décembre 1805.

Général de brigade le 12 mars 1807.

Dans la liste des actions d’éclat citées dans son état des services, figure la campagne de 1805 de la Grande Armée, avec les combats de Guntzbourg, Elchnigen, Insprück.

Et nous voici à la Porte des Dames où le 27ème R. I. avec Bardet est entré le premier dans Ulm, alors que par une autre percée c’est aussi un Limousin qui arrive en tête et va s’y couvrir de gloire : il s’agit de Dupuy.

Capitulation des autrichiens à Ulm le 20 octobre 1805.

Mais la guerre continue avec les autres belligérants ; et la campagne de cet automne 1805 culmine à la victoire d’Austerlitz le 2 décembre.

A ce propos une énigme subsiste.

Le dictionnaire de Six sur les Généraux et Amiraux de la Révolution et de l’Empire, si souvent cité pour cette période, ignore la bataille d’Austerlitz dans la carrière de Bardet. Il n’est du reste pas le seul.

En nous reportant à l’historique du 27ème R. I. du lieutenant Carnot, cette victoire n’est pas mise à son palmarès.

Que penser alors de ceux pour qui la nomination de Bardet au grade de commandant de la Légion d’honneur le 25 décembre 1805 serait la récompense de sa conduite à Austerlitz ? Le plus précis à ce sujet, qui l’intéresse à tous les décorés et donne leur biographie en fonction de la date et de leur promotion dans l’ordre s’intitule :

Fastes de la Légion d’honneur.

Il écrit : Il suivit son régiment à la Grande Armée de l’an XIV à 1807 et se convint de gloire à la bataille d’Austerlitz.

L’on peut donc envisager deux hypothèses :

Ou bien seuls Bardet et quelques éléments de son régiment se trouvaient sur les lieux de la bataille.

Ou bien Austerlitz ne pouvant être dissociée des batailles préliminaires prévues dans le vaste plan de campagne de Napoléon, ce nom désignerait en fait l’ensemble des opérations de l’automne 1805.

En janvier 1806 c’est la paix à Presbourg, mais très vite les hostilités reprennent.

Et voici la bataille d’Iena dont nous devons le récit à l’Historique du 27ème R. I.

… En même temps la grosse cavalerie de Murat débouche sur le plateau, les chevaux blancs d’écume… ; les deux divisons de Ney qui ont parcouru quinze lieux (63 kilomètres) paraissent enfin sur notre droite, le 27ème de ligne en tête prenant position auprès de Soult. Alors, Napoléon, fait avancer toutes ses réserves qui donnent à la première ligne une impulsion irrésistible. Les prussiens ne tiennent pas sous ce choc terrible. Ils sont jetés hors de leurs positions et nos soldats, continuant leur course furieuse, poussent devant eux comme un troupeau toute cette folle armée de parade, la mieux instruite d’Europe.

Le corps de Ruchel… est culbuté par Soult ; enfin, dans moins d’une heure, la déroute de l’ennemi est complète. 

Nous joindrons à cet extrait le commentaire, daté de 1892, du lieutenant Carnot. 

C’est un des beaux exemples d’énergie que nous présente l’histoire des campagnes de l’Empire, car ces soldats, qui venaient de faire sans murmurer une étape de 63 kilomètres, étaient plus chargés que vous ne le serez jamais soldats d’aujourd’hui, et leur équipement vous semblerait singulièrement pénible à porter…

Les grenadiers portaient le fameux bonnet à poil, si profond qu’il leur tenait souvent lieu d’armoire à provision ; en arrivant sur le plateau d’Iena, les grenadiers envoyaient par compagnie une corvée de vingt cinq hommes dans la ville déserte, pour en rapporter du vin et du pain. Les hommes de corvée remontèrent chargés de provision et portant chacun deux bouteilles dans leur bonnet à poil. 

Après Berlin, ce même régiment se trouve soumis, avec le corps de Ney, aux rigueurs de la campagne de Pologne.

Il est à Guttstadt en première ligne, le 12 mars 1807. Nous avons vu que c’est ce même jour que Bardet est nommé général de brigade. Il y a perdu ses cinq chevaux et une grande partie de son équipement.

Le 27ème R. I est aussi à Friedland le 14 juin 1807.

La paix de Tilsitt intervient en juillet 1807. Quant au 27ème, il a été décimé lors des derniers combats.

1808 à 1811.

Armée d’Espagne et de Portugal.

Baron d’Empire par décret du 17 mars 1808.

Il commande la première brigade (25ème léger + 27ème de ligne) de la 2ème division du 6ème corps sous Ney lorsqu’il passe en Espagne puis au Portugal.

Il participe en Espagne au combat de Tudela (23 novembre 1808), se distingue à Babierca et, se fait particulièrement remarquer à la prise d’Oviedo (18 19 juin 1809) à laquelle il contribua puissamment.

Au Portugal, même intrépidité à Fuentès de Ohoro. Le 6ème corps dans sa totalité y montra une valeur à toute épreuve.

Souffrant, il part en congé de convalescence le 20 mai 1811.

Il restera au repos dans ses terres limousines et à Paris pendant un an et demi.

1812-1813.

Grande Armée

Après avoir été affecté à la Réserve de Bayonne et au camp de Boulogne, il rejoint le 11ème corps de la Grande Armée.

Commandant de la place de Berlin le 20 février 1813.

Dont la population est devenue hostile.

Puis, en avril 1813, le général de division Lapoype, commandant la place de Wittenberg sur la rive gauche de l’Elbe, est assiégé par les Russes et les Prussiens.

On lira avec intérêt l’article paru dans le Moniteur n°140 – 141 de 1813, qui après avoir résumé la situation laisse la parole au général Lapoype.

… l’ennemi avait coupé l’aqueduc qui assurait l’eau dans un des fossés de la ville, de sorte que le fossé, presque à sec, allait lui permettre de tenter de ce côté un assaut avantageux. Il était donc indispensable de rétablir le cours des eaux, et pour cela de détruire le bâtardeau que l’ennemi avait construit, à une demi-lieu de nos avant-gardes, dans la forêt de Rotenmarck. Le 17 avril à trois heures du matin, partirent de la place huit cent hommes commandés par le général Bardet, pour se trouver dans les bois à la pointe du jour. Les rapports que l’on avait reçus la veille n’annonçaient point que l’ennemi fût en force devant la place. Mais, par un singulier hasard, le général russe Comte de Wittgenstein venait d’arriver avec dix milles hommes de troupes russes et prussiennes, et donnait le même jour l’ordre d’attaquer nos avant-postes et de les faire renter dans la place. Nous n’étions pas éloignés des bois, lorsque nous rencontrâmes un bataillon de prussiens que notre feu dispersa en un instant ; bientôt nous entendîmes un feu très vif derrière nous : c’était l’ennemi qui avait forcé nos avant-postes et s’était porté, à la faveur de la nuit, jusque sur le bord des fossés de la place. Il fallait revenir et se faire jour à la bayonnette dans les dernières maisons du faubourg qui étaient déjà occupées par l’ennemi. Tout ce qui s’opposait à notre passage fut culbuté et nous revînmes au point du jour sur nos glacis, après avoir fait éprouver à l’ennemi une perte considérable. 

Cette diversion, opérée par la colonne Bardet, en soutenant le choc principal de l’ennemi, permit avant aux avant-postes, qui sans cela eûssent été infailliblement enlevés, de se replier sur le feu de la place. L’engagement continua pendant la journée et l’ennemi ne put pas même parvenir à nous chasser des postes que nous occupions en avant de postes de la ville.

Il commande la 1ère brigade de la division Pactho du corps d’Oudinot (7 juillet 1813).

1814

Armée de Lyon

Rappelé, Bardet est chargé par Augereau de l’organisation de la 4ème division de réserve de Nîmes. 878 gardes nationales de la Haute-Vienne y sont incorporées.

Le maréchal Augereau, duc de Castiglione, est chargé du commandement de l’armée de Lyon. Ayant écrit au Ministre de la guerre pour lui faire part de ses craintes, il reçoit la réponse suivante de Napoléon. Cette correspondance nous a semblé intéressante à plus d’un titre et en particulier en raison de la situation dans laquelle va se trouver notre général Bardet – qui est sous les ordres du maréchal et qui organise la division de réserve de Nîmes.

Nogent, le 21 février 1814.

… Cette lettre m’a vivement peiné… Les six bataillons de la divisons de Nîmes manquent, dites-vous, d’habillement et d’équipement, et sont sans instruction ; quelle pauvre raison me donnez-vous là Augereau ! J’ai instruit 80 000 ennemis avec des bataillons composés de conscrits n’ayant pas de giberne et étant mal habillés ! Les gardes nationales dites-vous sont pitoyables : j’en ai ici 4 000… en chapeau ronds, sans giberne, avec des sabots, mais ayant de bons fusils, j’en ai tiré un bon parti… Vous manquez d’attelages : prenez en partout, vous n’avez pas de magasins : ceci est par trop ridicule ! Je vous ordonne de partir douze heures après la réception de la présente lettre pour vous mettre en campagne. Si vous êtes toujours l’Augereau de Castiglione, gardez le commandement ; si vos soixante ans pèsent sur vous, quittez-le et remettez- le au plus ancien de vos officiers généraux. La patrie est menacée et en danger : elle ne peut être sauvée que par l’audace, la bonne volonté et non par de vaines temporisations. Vous devez avoir un noyau de plus de 6 000 hommes de troupes d’élite : je n’en ai pas tant et j’ai pourtant détruit trois armées, fait 40 000 prisonniers, pris 200 pièces de canon et sauvé trois fois la capitale… Soyez le premier aux balles… Il faut reprendre ses bottes et la résolution de 93. Quand les français verront votre panache aux avant-postes et qu’ils vous verront vous exposer le premier aux coups de fusil, vous en ferez ce que vous voudrez !

Napoléon

PS : Réunissez tout ce qui est à Grenoble et dans la 7ème division et tâchez d’entrer dans le pays de Vaud. 

Cette lettre n’est pas parvenue à stimuler l’ardeur guerrière d’Augereau et il estime, le 28 février, le fort de l’Ecluse imprenable.

Mais Bardet lui répond : Avant midi il sera en notre pouvoir.

Grâce à notre meneur d’hommes et malgré des forces ennemies supérieures en nombre, l’inexpérience et le peu d’unité de ces troupes, le fort est pris à onze heures et demie.

Général de division le 3 mars 1814, soit quelques jours après la prise du fort de l’Ecluse.

Les vaines temporisations d’Augereau vont cependant empêcher Bardet de se porter sur Genève.

Il participe à la bataille de Limonest, le 20 mars.

Au cours des derniers combats, le général de brigade Dupuy de Saint Florent se trouve près de lui.

Abdication de Fontainebleau.

Première Restauration (juin 1814 – février 1815).

Chevalier de Saint Louis par ordonnance du 19 juillet 1814.

Les Cents Jours (mars à juin 1815).

Commandant de la place de Strasbourg (3 mai 1815).

Après sa demande de reprendre du service.

Seconde Restauration

Mise à la retraite le 14 septembre 1815, suivant la division suivante :

Général, l’ancienneté de vos services vous mettant dans le cas de l’article 1er de l’ordonnance du 1er août dernier, j’ai l’honneur de vous prévenir que vous êtes admis au maximum de la solde.

Vous ne pouvez, à moins d’une autorisation spéciale, résider à Paris, ni dans l’étendue des départements de la Seine et Seine et Oise si vous ne justifiez pas y avoir votre domicile habituel.

En 1830, après quinze ans de retraite et à l’âge de soixante six ans, Martial Bardet demande à reprendre du service, dans une lettre adressée au Ministre de la guerre, datée du 19 août.

Monsieur le Maréchal,

Etant hier à votre réception, je n’ai eu que le temps d’avoir l’honneur de vous saluer, j’attendais la fin de votre audience pour vous témoigner tout le plaisir que j’ai de voir que vous êtes à la tête de l’administration de la guerre.

J’espère, Monsieur le Maréchal, que vous voudrez bien toujours m’accorder l’attachement que vous m’avez témoigné dans le temps où notre bon général Bernadotte nous traitait comme ses enfants et nous disait que nous étions de la famille.

Maintenant, j’ai l’honneur de vous entretenir de ma position militaire et je m’estime heureux, Monsieur le Maréchal, que ce soit à vous que je doive m’adresser pour faire cesser l’état de retraite où je me trouve, et me faire porter sur le tableau des Lieutenants généraux faisant partie de l’armée afin que je sois à votre disposition pour l’emploi de mon grade que vous jugerez convenable… 

Il ne sera pas le seul.

Quelles sont les motivations profondes de cet homme ?

A l’époque, il n’y a pas de limite d’âge pour le service actif. Louis-Philippe a, au temps de sa jeunesse, participé avec les armées révolutionnaires, aux combats de Valmy, de Jemappes et si par la suite il a émigré c’est contraint et forcé.

Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, que les généraux de la Révolution et de l’Empire aient eu toute confiance en lui, au début de son règne en particulier, et qu’il ait inspiré des sentiments contraires aux émigrés.

En ce mois d’août 1830, le conseil des ministres comporte deux Maréchaux de France : Jourdan aux Affaire Etrangères et Gérard à la guerre.

Nous avons tous, ou avons tous eu, dans nos familles, de ces anciens combattants que la guerre avait très profondément marqués. Nous pouvons donc mieux comprendre ces hommes ayant vécu plus de vingt ans à parcourir l’Europe, y découvrant l’élan patriotique, et le désir de propager l’idée de liberté, l’exaltation d’une telle épopée, et considérant l’armée comme leur véritable famille ; ce mot de « famille » se trouve bien du reste dans la lettre de Bardet citant Bernadotte.

A ce sentiment pouvait aussi s’ajouter quelques raisons personnelles.

Le dossier du général ne contient pas la réponse qui a pu lui être adressée.

D’autres pourront dire ce que fut sa retraite active. Nous citerons quelques lignes écrites par Henri Hugon en 1936 :

Rendu à la vie privée à cinquante et un ans, il revient à ses terres de Peyrilhac qu’il n’avait jamais perdues de vue et à l’accroissement desquelles il avait (…) consacré ses économies de guerre et sa dotation.

Il y mène l’existence du gentilhomme rural se tenant à l’écart des mandats publics (…)

Il avait habité un certain temps dans le château de la Mothe, également voisin de Peyrilhac où sa femme avait des intérêts hérités de son père (…) Dans son mémoire pour les époux, l’avocat Lézaud fait ressortir la vie paisible et très retirée de ses clients (…)

Après vingt ans de cette vie champêtre, Martial Bardet de Maison Rouge mourut dans ses terres à soixante treize ans le 3 mai 1837. (…)

Martial Bardet de Maison Rouge repose au cimetière de Peyrilhac dans un caveau de famille dont le passant ne peut soupçonner l’existence, recouvert qu’il est d’une aire sarclée de gazon. (…)

Arc de Triomphe

Le nom du général Bardet figure dans la liste des 386 généraux et maréchaux de la Révolution et de l’Empire gravée sur l’Arc de Triomphe.

 

 

 

 

 

 

Le nom de Bardet apparaît dans la première colonne, deuxième en partant du bas.

Le nom de Bardet apparaît dans la première colonne, deuxième en partant du bas.

Nous conclurons en reprenant son dossier militaire et en disant qu’il s’est acquis dans tous les temps l’estime des généraux et le respect de ses subordonnés, qu’il a fait preuve de talents militaires, et d’une bravoure distinguée à la guerre.

Si la vie de notre Général vous intéresse, vous trouverez dans nos archives des compléments concernant sa vie privée et ses parties de chasse