Le domaine est placé sur un petit monticule. Malgré de nombreuses recherches, aucunes traces des premiers occupants n’ont été trouvées à l’heure actuelle. Ce sont seulement les registres paroissiaux qui nous renseignent sur les familles occupant les lieux, mais ceci pas avant le XVIIème siècle. En ce qui concerne le château lui-même, il semble également que le temps se soit évanoui, puisque selon la carte de l’Etat-Major, ce domaine était déjà un vieux château, c’est-à-dire fort délabré. Ceci s’explique par le fait qu’il soit resté très longtemps inoccupé.
La première famille, pour nous, est celle des Ignonin. Elle est composée de trois branches dont les fiefs se situent sur les paroisses de Saint-Martin Terressus, Montaurand et Romanet, paroisse de Saint-Jouvent. Les deux dernières ont une histoire quasi commune. Les registres paroissiaux et les archives familiales font apparaître trois prénoms durant l’occupation de cette famille : Jean, François et Louis. Ce qui a entraîné de nombreuses confusions.
Au XVIème siècle, en 1578, par mariage, la famille s’unit avec la puissante famille Foucaud-Faulcon, seigneur des Lèzes et de Boysse, paroisse de Saint-Jouvent, où les Ignonin ont déjà un domaine à Romanet. De riches unions vont se succéder, notamment avec les familles des Foucaud-Faulcon, des Gentil de Brutine, du Châtenet-en-Dognon ; les Mazeau d’Ambazac.
Durant le XVIIIème siècle, le nom des Ignonin disparaît peu à peu des registres paroissiaux. Nous savons que le 14 février 1768, messire Maurille Michaud, seigneur, chevalier de Montaurand fut le parrain de la triste héroïne Maurille Viraud de Sombreuil. Pendant la Terreur, celle-ci dut boire un verre de sang humain pour sauver son père, le marquis de Sombreuil, gouverneur de l’Hôtel des Invalides, menacé par des émeutiers d’être tué en prison. Nous ignorons combien de temps ce seigneur fut propriétaire des lieux, peut-être fut-il le dernier.
Depuis les années cinquante, le domaine est divisé en deux parties : l’une avec des bâtiments modernes touchant l’ouest du château, et la partie ruinée, qui fait aujourd’hui l’objet de restaurations.
Le château a cependant gardé son aspect médiéval : la façade nord possède des tours que la Révolution a découronnées. L’une d’elles est percée par des meurtrières. Elles possèdent toutes un escalier de pierre en spirale donnant accès à de grandes salles à poutrelles. La façade méridionale a subi de profonds changements, dont une tour carrée au sud-ouest, qui rappelle le XVIIIème siècle. Au sud-est, un pavillon, semblant avoir été construit après coup, laisse entrevoir, au second étage, un ancien colombier avec des alvéoles internes.
La façade orientale possède une chapelle dont l’entrée est située au coin de la façade nord. Elle a servi de bergerie.
A quelques mètres d’une des tours existe l’entrée d’un soi-disant souterrain obstrué.
Sources : Le château des Lèzes et le Château de Montaurand, articles d’Ernest VINCENT, ADHV, cote BIB I/J 281.