Les XIIème et XIIIème siècles sont particulièrement renommés en ce qui concerne l’ordre de Grandmont, fondé à la suite de l’expérience érémitique de saint Étienne de Muret.
Henri II d’Angleterre est fort attaché à cet ordre : se sentant en danger alors qu’il naviguait sur une mer déchaînée, il s’exclama :
« continuons courageusement notre route car les frères de Grandmont se sont levés à minuit et prient pour nous aux matines. Nous ne périrons pas car les frères veillent. »
La protection d’Aliénor d’Aquitaine, qui avait étudié auprès d’un grandmontain, et des Plantagenets et autres Puissants, transforme cet ordre mendiant qui ne veut point de reliques dans un premier temps, en possesseur de très grandes richesses artistiques après leur arrivée en nombre à Grandmont et dans tout le Limousin (l’on parle de foisonnement de reliques) ; reliques dont la présence nécessitera l’acquisition de châsses ou autres réceptacles.
Les Grandmontains parmi d’autres (tels les pèlerins de l’abbaye de Saint-Martial) jouent un rôle important dans la diffusion de « l’œuvre de Limoges » c’est ainsi que les émaux limousins sont dénommées pour la première fois en 1167-69. Ils seront connus et demandés partout en Europe aux XIIème et XIIIème siècle.
Le pape Innocent III se rendit deux fois à Grandmont et après avoir admiré les œuvres des émailleurs limousins en devint un fidèle client.
C’est Martial de Lépine, seigneur du Masneuf, subdélégué, qui eût la tache délicate de dresser en 1771, l’inventaire des biens lors de la dissolution de l’ordre.
Le trésor de Grandmont figurait en bonne place dans la belle exposition de « l’œuvre de Limoges » au Louvre à la fin du XXème siècle.
46 quintaux de métal résultent de la fonte de l’autel et du cuivre ouvragé conservé encore à la maison-mère en 1791, après la dissolution de l’ordre (Ministère de la Culture).