L’origine et le développement de nos institutions agricoles sont une source précieuse d’ enseignements. A ce titre nous présenterons des extraits des documents historiques sur le comice de Nieul. Nous les devons aux soins obligeants de son président, M. Juge-Saint-Martin, l’un des anciens vice-présidents de notre société.
Jetons d’abord un rapide coup-d’oeil sur la création du premier comice agricole de la France Centrale.
En 1815, à son retour de la guerre, le colonel Bugeaud, résidant près de Saint-Yrieix, dans le canton de la Nouaille, est fort de ses observations recueillies dans ses campagnes sur les meilleures méthodes culturales.
Luttant contre l’inertie, la misère et l’ignorance des cultivateurs de son territoire, ce novateur effréné parvient peu à peu à sensibiliser ses voisins aux nouvelles idées.
Ainsi, en 1824, le nombre et l’émulation de ses disciples lui permirent de les grouper dans une association dirigée en vue du progrès agricole : le premier comice de France centrale et méridionale se trouva alors fondé.
L’éclat des fêtes qu’il institua, les magnifiques exhibitions de produits qui s’y étalèrent, le retentissement des leçons que le colonel donnait aux cultivateurs dans leur langue naïve, le patois périgourdin, dont il rendait avec une spirituelle ingénuité les nuances et la finesse, la transformation successive du canton de La Nouaille, passé d’un aspect misérable à l’état d’une riche fertilité : toutes ces influences gagnèrent de proche en proche, et pénétrèrent jusqu’à nous.
Dans les idées du fondateur, l’agriculture était une science de pratique locale, c’est aux hommes éclairés des localités à faire choix des pratiques qui conviennent le mieux au milieu où ils se trouvent : telle est l’idée mère des comices agricoles.