saint patron : Saint Jean Baptiste
Date de construction : XIIIème siècle
Date de reconstruction, restauration : XVIIème, XIXème, XXIème siècles
Type : église romane
Objet Classé aux Monuments Historiques : Vierge à L’Enfant, XIIIème siècle.
Objets inscrits aux Monuments Historiques :
Gradin d’autel, autel, tabernacle, retable formant dais, XVIème-XIXème siècles.
Bannière de procession de Saint Jean Baptiste et de la Vierge, XIXème siècle.
Statue de Saint Jean Baptiste, XVème siècle.
Cet ancien bâtiment des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem dépendait de la Commanderie du Palais. Une maison forte près de l’église évoque encore ce passé militaire. L’église, d’origine romane, a été entièrement reconstruite au XIIIème siècle. Des restaurations importantes sont intervenues aux XVIIème XIXème siècles.
La date de 1658 gravée sur la porte est sans doute la date de réfection de la façade de l’église. En 1891, de nombreuses réparations y ont été effectuées.
L’église est composée d’une nef unique à deux travées, dont les voûtes d’ogives n’ont pas été achevées, et d’un chœur à chevet droit, également voûté, à priori dès la construction de l’édifice.
Voici la description de l’intérieur de l’édifice par A. de Laborderie :
« La première travée, communique avec l’extérieur par une porte ouverte à l’ouest. Elles est couverte d’un lambris mais avec amorces de nervures. Celles-ci de sections carrées, retombent, à l’ouest sur des consoles moulurées dont le culot est sculpté d’une tête. Les mêmes moulures se retrouvent à l’est mais elles supportent des colonnettes rondes encorbellées qu’amortit un abaque volumineux. On peut, quoique le style soit moins pur, signaler une ressemblance avec les colonnettes-supports de la chapelle Sainte-Anne appartenant aux Hospitaliers.
La seconde travée est identique à la première. De grosses colonnes rondes adossées supportent le doubleau à deux rouleaux rectangulaires qui ouvre sur le sanctuaire. Les chapiteaux des colonnes ont leur corneille ornée de crochets ronds d’un type archaïque d’un coté et de l’autre de palmettes frustres avec masques aux coins. Y-a-t-il remploi d’ancien chapiteaux du XIème siècle ou archaïsme ? Le profil des tailloirs compliqué indique bien le XIIIème siècle. Il est formé d’un listel superposé à un cavet, à quart rond, à un filet et à un mince bandeau.
La clef de voûte du chœur est taillée en forme de croix grecque. Le profil des nervures est composé d’un boudin qu’un cavet détache d’un bandeau. Il y a des formerets et chose curieuse des amorces de liernes dans les deux axes. Les chapiteaux du fond du chœur appellent les mêmes remarques que ceux de l’entrée, leurs corbeilles avec leur décoration de nettes et de rinceaux grossiers indiqueraient le XIème siècle.
Alors que la nef n’est éclairée que par une seule baie, au sud, il y a dans le chœur deux fenêtres, l’une également au sud, l’autre dans le mur du fond. »
De l’extérieur, l’église de Breuilaufa nous offre un clocher-mur qui précède à l’ouest la nef unique. Il est percé d’un portail limousin à deux voussures du XIIIème siècle. Il est encadré par des contreforts à glacis (XIIIème siècle), et percé de deux arcades. Un pignon à double rampant le termine et une croix antéfixe le surmonte. Une frise chapiteau sculptée et en granit de feldspath rose orne la façade.
L’église Saint Jean Baptiste abrite, à nouveau, une Vierge à l’Enfant assise en cuivre doré et émaillé du XIIIème siècle. Elle conserve encore une statue mutilée de Saint Jean Baptiste en calcaire polychrome du XVème siècle.
Rénovée avec soin récemment, l’église de Breuilaufa a retrouvé toute son élégance et la Vierge à l’Enfant a ainsi pu réintégrer sa « maison ». Elle était, jusqu’alors, exposée au Musée des Beaux Arts de Limoges.
Vous pouvez également consulter l’état des lieux de l’église de Breuilaufa, ici. Ces archives nous ont été aimablement communiquées par les Archives Départementales du Rhône. Qu’elles en soient ici remerciées.
Source :
BSAHL tome 73, 1930-31, pages 251 à 311, article Breuilaufa, pages 267-70, par A. de Laborderie.
Eglises de la Haute-Vienne, par MINGAUD Alain, 2004, cote in 4L216, page 40, ADHV.