Chatrusse, structures protohistoriques et gallo-romaines
Découvert par prospection aérienne en 1984, le site archéologique de Chatrusse porte des traces très dense de fossés comblés et occupe le centre d’un vaste ensemble. Outre les enclos quadrangulaires imbriqués et les fossoyages apparemment anarchiques que portent les deux parcelles, a été repéré un grand enclos fortement fossoyé, de petits enclos carrés isolés, des enclos groupés, un grand cheminement et d’autres plus petits, et une voie romaine dont la réalisation est sans doute postérieure à cet environnement.
La potentialité agricole du site est faible, le sol présentant une couche d’humus végétal trop épaisse et trop compacte pour que quoi que ce soit la traverse.
On a trouvé dans cet ensemble, nombre de sépultures gallo-romaines (à incinération), une urne en terre mais aussi des tessons d’amphore type Dressel 1A, des céramiques laténiennes ainsi que du charbon, de la verrerie en éclat ou encore des clous.
Source : Veyrac, La Chatrusse, structures protohistoriques et gallo-romaines, par Jean PERRIER, Travaux d’Archéologie Limousine, tome 12, 1992, page 183.
L’église, sépultures médiévales
La réfection du dallage d’une partie du chœur de l’église a entrainé une intervention de sauvetage, en but de rechercher l’origine de cette église.
La partie en avant du chœur roman a révélé huit sépultures disposées sur deux niveaux. Les plus anciennes étaient placées dans des fosses légèrement creusées, les plus récentes se trouvaient plus au dessus. Toutes se trouvaient en très mauvais état de conservation. Les plus récentes étaient des inhumations en cercueil où le mort était enveloppé dans un linceul.
La présence des deux niveaux laisse penser que les sépultures du niveau inférieur n’ont pas été déplacées pour laisser place aux plus récentes.
Les terres de recouvrement contenaient des monnaies dont les plus anciennes remontent au 13èmesiècle et les plus récentes au 17ème siècle.
La mise au jour d’une des sépultures qui a pu être identifiée a permis de constater une certaine absence de remaniements à cet endroit précis, mettant en lumière les différentes époques de transformations de l’édifice, construit au 12ème siècle.
Aucun indice ne trahit une occupation antérieure du site. La présence d’un bâtiment de l’époque antique à faible distance de l’église serait traduite par la présence de fragments de tegulae dans la terre. De même, l’existence au même endroit d’une église antérieure à l’église romane parait difficilement envisageable.
Pourtant, l’église de Veyrac est placée sous le patronage de Saint Martin dont le culte s’est essentiellement développé pendant l’époque mérovingienne. Nous pouvons alors penser que le lieu de culte a été déplacé lors de la construction de l’église actuelle. Ou alors, une seconde hypothèse moins probable, serait que la paroisse de Veyrac ait appartenu à un groupe d’églises placées sous le vocable de Martin et dont Saint-Brice aurait été la paroisse mère. Dans ce cas, une création tardive reste envisageable.
La date de construction exacte de l’église romane n’est pas connue. Elle fut probablement construite en une fois et le porche ne doit pas être antérieur au XIIe siècle. A cette époque, elle ne possédait vraisemblablement qu’un accès : celui du porche roman. Les débris de tuiles inclus dans le niveau de chantier indiquent que ce matériau devait être utilisé pour la couverture. De ce fait, elle est identique à beaucoup de petites églises rurales.
L’église à connu de nombreuses périodes de remaniements : une grande à l’époque gothique, réfection du toit en 1646, mise au niveau du chœur en 1760 et surtout grande transformation auXIXe siècle qui amène l’église à ce qu’elle est aujourd’hui.
La fouille a permis de recueillir quelques objets, notamment les monnaies dont nous avons déjà parlé. Deux croix de chapelet en bronze ont été découvertes au dessus des sépultures, une troisième fut trouvée dans la tombe du chœur. D’autres objets divers ont été mis au jour lors de la fouille : Bague, perles, épingles…
Source :
Guy LINTZ, Veyrac, Eglise, Sépultures médiévales, Travaux d’Archéologie Limousine, tome 4, 1983, page 149.
Guy LINTZ, L’église de Veyrac : apport de la fouille ; Travaux d’Archéologie Limousine, tome 10, 1990, pages 45 à 60.